William CROOKES
Né à Londres en 1832, William Crookes William Crookes était le fils de Joseph Crookes,
un tailleur du nord de l'Angleterre et de Mary Scott. Il est resté l’un des plus grands
savants de son époque jusqu’à sa mort en 1919. Après avoir suivi de brillantes études au Royal
College of Chemestry dans sa ville natale, il y occupe ensuite un poste d’assistant chimiste.
En 1854, il est nommé Inspecteur du Service Météorologique à l’Observatoire
Radcliffe d’Oxford et en 1955, Maître de conférence de chimie à l’Ecole Normale de Chester.
Il fonde en 1859 le « Chemical News », journal scientifique dont il devient
également Rédacteur en Chef. Il occupe le même poste dans un périodique similaire :
« le Quaterly Journal of Science » dès 1869.
Outre ses nombreuses distinctions scientifiques, il est à noter deux faits particulièrement
pour un sujet britannique : l’anoblissement par la Reine Victoria en 1897 et la
remise de l’Ordre National du Mérite en 1910.
Il découvrit le thallium (1861), inventa un tube électronique (1872) et montra que les rayons
cathodiques sont des particules électrisés (1878).
Toutefois, aussi importantes que soient ses découvertes scientifiques, il est peut-être
encore plus connu pour ses recherches dans le domaine de la survivance de l’âme.
Au début, Crookes confesse s’être intéressé à de telles recherches en pensant
que les manifestations psychiques pourraient être l’œuvre de simulateurs.
Mais il va très vite acquérir des convictions qui l’amènent à se ranger sous la bannière du spiritisme.
Il procède alors à des expériences avec le médium Daniel Dunglas Home,
obtenant immédiatement des résultats probants tels que :
L’altération du poids du médium
La lévitation du médium
L’exécution de mélodies sans contact de mains sur des instruments de musique :
accordéon enfermé dans une cage ; harmonica ; guitare ; piano fermé à clé ; etc…
Mouvements d’objets et de meubles pourtant éloignés du médium
Phénomènes lumineux : globes, flammes, nuées, lueurs ;
Des matérialisations d’organes humains vaporeux ou charnels, lumineux ou obscurs
et des apparitions fantomatiques tangibles ;
Des transferts de matière à travers la matière : une sonnette passe de la salle voisine
à la salle d’expériences à travers une porte close, une fleur se détache
toute seule d’un bouquet et traverse une table, etc…
Ces expériences seront réalisés de 1870 à 1873 à l’aide d’appareils créés pour
la circonstance par William Crookes lui-même afin de mesurer précisément chaque
catégorie de phénomènes et s’assurer ainsi de leur réalité. Il fait paraître ses
résultats dans les numéros de février, mars et mai 1874 du journal spirite londonien
« The Spiritualist » qui provoque un tollé général chez les savants incrédules,
rien ne lui sera épargné et l’on parlera même de le priver de sa qualité de membre de la
Royal Society. Il se montrera désormais plus prudent dans ses déclarations publiques tant que
sa situation professionnelle ne sera pas inamovible.
C’est en 1873 que le grand chercheur va rencontrer le médium qui va incontestablement
lui fournir le plus grand nombre de sujets à étudier : il s’agit de Mademoiselle Florence Cook.
Cette jeune médium à effets physiques possède une faculté d’un très haut degré qui lui permet
la matérialisation complète de fantômes.
Malheureusement, comme beaucoup d’autres médiums, Florence est confrontée à de violentes
attaques qui l’affectent énormément. C’est ainsi que, soumise au désarroi le plus complet,
la jeune femme se réfugie auprès de Madame Crookes, acceptant que son époux réalise toutes
sortes d’expériences à la seule condition qu’il détermine sa médiumnité et qu’il livre au monde
ses conclusions quant à la réalité des phénomènes étudiés.
Ainsi donc débute chez M et Mme Crookes, une longue série d ‘expériences qui va se
poursuivre pendant trois années consécutives au travers du phénomène Katie King.
L’Histoire de Katie King.
Dès les premières expériences, les assistants constatent la matérialisation d’un esprit
vêtu de blanc, déclarant se nommer Katie King va se manifester durant les trois années
que durera l’expérimentation qu’elle a elle même désirée lors de sa première apparition.
Toutes les précautions étaient prises pour éviter la fraude, le savant et ses assistants aux séances
peuvent s’assurer avec leurs mains de la réalité tangible du fantôme. Ils pourront couper des boucles
de ses cheveux, des morceaux de sa robe. Ils pourront contempler à la lumière d’une lampe à phosphore
Katie King souriante et enjouée, belle et élancée, blonde et claire dans sa robe blanche en même temps
que son médium endormie, Florence Cook, petite et brune, vêtue de velours noir ou de laine bleue.
Pendant que Katie King se manifeste, William Crookes peut aussi prendre son pouls
et le comparer à celui différent, de Florence. Il pourra poses son oreille sur la poitrine
du fantôme et entendre battre un cœur dont les pulsations ont une meilleure régularité que celles du médium.
Le savant prend également de nombreuses photos.
Enfin, le jeudi 21 mai 1874, après s’être manifesté durant trois années, Katie King fait
à l’assemblée de longs adieux émouvants et réconforte Florence, laquelle est en sanglots
à l’idée de ne plus revoir celle qu’elle considère comme une amie venue de l’au-delà.
Face à l’extraordinaire mais pourtant bien réelle aventure de Katie King, William Crookes a cette
conclusion en forme d’affirmation :
« je ne dis pas que cela est possible, je dis que cela est ».
Mais la recherche spirite du savant ne cesse pas pour autant, il poursuit ses investigations
sur la survivance de l’être humain après la mort physique du corps. Président de la Society For
Psychical Research en 1898, il s’intéresse également à la télépathie, ou action
à distance d’une pensée sur une autre pensée.