Les Esprits nous enseignent que la charité est la vertu par excellence. Elle seule donne la clé des cieux élevés.Mais comment faire pour être charitable ?
1. La charité matérielle
Notre charité se porte naturellement à tous ceux atteints par la maladie, ou celle d’un des leurs, par le chômage, par la misère, par le deuil, par le handicap, etc.…
La charité matérielle peut s’appliquer à un certain nombre de nos semblables, sous forme de secours, de soutien, d’encouragements.
2. La sollicitude
Ne nous laissons pas porter à la médisance, au dénigrement, mais voyons dans l’homme un compagnon d’épreuves, un frère d’armes dans la lutte de la vie. Quel est celui qui ne cache pas une plaie au fond de son âme ? Qui ne supporte le poids de chagrins, d’amertumes ? Si nous nous plaçons à ce point de vue, notre malveillance se changera vite en sympathie.
Rien n’est plus funeste pour l’avenir de l’âme que les mauvais propos, que cette médisance incessante qui alimente la plupart des conversations. La fumée de nos pensées malveillantes forme comme une épaisse nuée dont l’esprit est enveloppé et obscurci.
Mais pensons aussi aux criminels, aux alcooliques, aux violents… Au lieu de leur jeter la pierre, attachons-nous à soulager leurs maux, à essuyer leurs larmes. On ne sait pas assez ce que peuvent représenter, pour ces âmes ulcérées, une bonne parole, une marque d’intérêt, un cordial serrement de main.
3. La charité morale
La charité a d’autres formes que la sollicitude pour les malheureux. La charité morale doit s’étendre à tous ceux qui partagent notre vie en ce monde. Elle ne consiste plus en aumônes, mais en une bienveillance qui doit envelopper tous les hommes, du plus vertueux au plus criminel. Celle-là, nous pouvons tous la pratiquer, si modeste soit notre condition.
La vraie charité est patiente et indulgente. Elle ne froisse, ne dédaigne personne. Elle est tolérante, et si elle cherche à dissuader, c’est avec douceur, sans heurter ni brusquer les idées acquises.
L’homme charitable fait le bien dans l’ombre. Il dissimule ses bonnes actions, tandis que le vaniteux proclame le peu qu’il fait. Donner en cachette, être indifférent aux louanges des hommes, c’est montrer une véritable élévation de caractère, c’est se placer au-dessus des jugements d’un monde passager.Il fait le bien parce que c’est son devoir et sans en attendre aucun avantage. Il ne cherche pas de récompense. Il laisse à la loi éternelle le soin de faire découler les conséquences de ses actes, ou plutôt il n’y songe même pas. Il est généreux sans calcul. Pour aider les autres, il sait se priver lui-même, pénétré de l’idée qu’il n’y a nul mérite à donner son superflu. C’est pourquoi l’obole du pauvre, le morceau de pain partagé avec le compagnon d’infortune, ont plus de prix que les largesses d’un riche. Le pauvre, dans son dénuement, peut encore secourir plus pauvre que lui.
Il est mille manières de rendre utile, de venir au secours de ses frères. Il est des maux pour lesquels une amitié sincère, une ardente sympathie, une effusion de l’âme feront plus que toutes les richesses.
Soyons généreux pour ceux qui ont succombé dans la lutte contre leurs passions et ont été entraînés dans le mal, généreux pour les pêcheurs, les criminels, les endurcis. Savons-nous par quelles phases leurs âmes ont passé, quelles tentations elles ont enduré avant de faillir ? Avaient-elles cette connaissance des lois supérieures qui soutient à l’heure du péril ? Ignorantes, incertaines, agitées par tous les souffles, pouvaient-elles résister sans vaincre ? La responsabilité est proportionnelle au savoir : il est demandé davantage à celui qui possède la vérité.
Tout ce que l’homme fait pour son frère se grave dans le grand livre fluidique où sont inscrits nos actes, nos sentiments, nos pensées. Rien n’est perdu, rien n’est oublié. Les bonnes œuvres accomplies ici-bas deviennent, pour leur auteur, la source d’infinies jouissances dans l’avenir.
La charité, toujours douce et bienveillante, attendrit les cœurs les plus durs, désarme les esprits les plus pervers, en les inondant d’amour.
4. Les vertus de la charité
Si l’orgueil est le père d’une foule de vices, la charité donne naissance à bien des vertus. La patience, la douceur, la réserve dans les propos dérivent d’elle. Comprenant que les torts des hommes ne sont que le résultat de leur ignorance, les êtres empreints de charité n’en conçoivent ni fiel, ni ressentiment. L’être charitable sait que pardonner, oublier les torts du prochain, c’est anéantir tout germe d’inimitié, c’est effacer toute cause de discorde dans l’avenir, aussi bien sur la terre que dans la vie de l’espace.
Que de fois n’avons-nous pas eu nous-mêmes besoin de ce pardon ? Nous ne pouvons obtenir pour nous ce que nous refusons aux autres. Se venger, c’est, d’une seule faute, d’un seul crime, en faire deux : c’est se rendre aussi coupable que l’offenseur lui-même. Si nous voulons nous venger, que ce soit par de bonnes actions. Le bien fait à qui nous offense désarme notre ennemi. En réveillant sa conscience endormie, cette leçon peut produire en lui une impression profonde. Un jour, lorsque nous aurons quitté la terre, peut-être bénirons-nous ceux qui auront été durs, impitoyables envers nous, qui nous auront dépouillés, abreuvés d’amertume : nous les bénirons car de leur iniquité sera sorti notre bonheur spirituel. Ils croyaient nous faire du mal et ils auront facilité notre avancement, notre élévation, en nous donnant l’occasion de souffrir sans murmure, de pardonner et d’oublier.
a. La patience est cette qualité qui nous apprend à supporter avec calme tous les ennuis. La patience mène à la bienveillance. Apprenons, quand c’est nécessaire, à réprimander avec douceur, à discuter sans emportement, à juger toutes choses avec bienveillance et modération, fuyons tout ce qui passionne et surexcite. Gardons-nous surtout de la colère qui est le réveil de tous les instincts sauvages, amortis en nous par les progrès de la civilisation. En chaque homme la bête subsiste encore par certains côtés, bête que nous devons dompter si nous ne voulons pas être dominés par elle. Dans la colère s’évanouissent toute dignité, toute raison, tout respect de soi-même.b. La bonté est souvent l’auréole de la vieillesse. L’indulgence, la sympathie, la bonté apaisent les hommes, les attirent à nous, les disposent à prêter à nos avis une oreille confiante, tandis que la sévérité les rebute et les éloigne. La bonté nous crée une sorte d’autorité morale sur les âmes, nous fournit plus de chances de les émouvoir, de les ramener au bien. Faisons donc de cette vertu un flambeau à l’aide duquel nous porterons la lumière dans les intelligences les plus obscures, tâche délicate, mais que rendront faciles un peu d’amour pour nos frères et le sentiment profond de la solidarité.
5. La prière
La prière doit être un épanchement intime de l’âme à Dieu, un entretien solitaire, une méditation toujours utile. Nous exposons nos angoisses, nos défaillances ; nous implorons secours, appui, indulgence. Et nous nous relevons moins tristes, moins accablés : un rayon de soleil divin a lui en notre âme, y a fait éclore l’espérance.
Dans la prière qu’il adresse, le sage ne demande pas que sa destinée soit heureuse, il ne demande pas que la douleur, les déceptions, les revers soient écartés de lui. Non, ce qu’il implore, c’est l’aide d’en haut, le secours des esprits bienveillants, afin de supporter dignement les mauvais jours.
Lorsqu’une pierre vient frapper les eaux, on en voit vibrer la surface en ondulations concentriques. Ainsi le fluide universel est mis en vibration par nos prières et nos pensées. Tous les êtres sont baignés dans cet élément. Il en résulte que notre pensée, lorsqu’elle est mue par une force d’impulsion, par une volonté suffisante, va impressionner les âmes où qu’elles se trouvent dans l’univers.
Il en est de même pour les âmes souffrantes. La prière pénètre à travers les fluides épais et sombres qui enveloppent les esprits malheureux ; elle atténue leurs soucis, leurs tristesses. C’est la flèche lumineuse qui perce leurs ténèbres. Quelle consolation pour ces esprits de sentir qu’ils ne sont pas abandonnés, que des êtres humains s’intéressent encore à leur sort !
Si nous pouvions mesurer l’effet produit par une prière ardente, par une volonté généreuse et énergique sur ces malheureux, nos vœux s’élèveraient souvent vers les déshérités, les délaissés de l’espace, vers ceux à qui nul ne songe et qui sont plongés dans un morne découragement. Prier pour les esprits malheureux, prier avec compassion, avec amour, est une des formes les plus efficaces de la charité. Tous peuvent l’exercer, tous peuvent faciliter le dégagement des âmes, abréger la durée du trouble qu’elles ressentent après la mort, par un élan chaleureux de la pensée, par un souvenir bienveillant et affectueux. La prière facilite la désagrégation corporelle, aide l’esprit à se dégager des fluides grossiers qui l’enchaînent à la matière.
La prière pour autrui, pour nos proches, pour les infortunés et les malades, quand elle est faite avec un cœur droit et une foi ardente, peut produire des effets salutaires. Même lorsque l’épreuve doit être accomplie jusqu’au bout, la prière apporte des fluides bienfaisants.
La prière faite en commun est un faisceau de volontés, de pensées, rayons, harmonies, parfums, qui se dirige avec plus de puissance vers son but.
Pour prier, pas de phrases toutes faites et récitées sans conviction. Toutefois, si nous sommes impuissants à exprimer nos sentiments, s’il nous faut absolument un texte, une formule, voici une prière inédite, dictée, au moyen de la table, par l’Esprit Jérôme de Prague à un groupe d’ouvriers au Mans :
« Mon Dieu, Toi qui es grand, Toi qui es tout, laisse tomber sur moi, petit, sur moi qui ne suis que parce que tu l’as voulu, un rayon de Ta lumière. Fais que, pénétré de Ton amour, je trouve le bien facile, le mal odieux ; qu’animé du désir de Te plaire, mon esprit surmonte les obstacles qui s’opposent au triomphe de la vérité sur l’erreur, de la fraternité sur l’égoïsme, fais que, dans chaque compagnon d’épreuves, je voie un frère, comme tu vois un fils en chacun des êtres qui émanent de toi et doivent retourner vers toi. Donne-moi l’amour du travail, qui est le devoir de tous sur la terre, et, avec l’aide du flambeau que tu as mis à ma portée, éclaire-moi sur les imperfections qui retardent mon avancement en cette vie et dans l’autre ».
Conclusion de Léon Denis : L’Amour : page 274 :
« Qui que vous soyez, vous qui lisez ces pages, sachez que nous nous rencontrerons un jour, soit en ce monde, dans des existences ultérieures, soit sur une sphère plus avancée, ou dans l’immensité des espaces ; que nous sommes destinés à nous influencer dans le sens du bien, à nous aider dans notre ascension commune. Enfants de Dieu, membres de la grande famille des esprits, marqués au front du signe de l’immortalité, nous sommes destinés à nous connaître, à nous unir dans la sainte harmonie des lois et des choses, loin des passions et des grandeurs mensongères de la terre. En attendant ce jour, que ma pensée aille vers toi, ô mon frère ou ma sœur, comme un témoignage de douce sympathie ; qu’elle te soutienne dans tes doutes, qu’elle te console dans tes douleurs, qu’elle te relève dans tes défaillances, qu’elle se joigne à la tienne pour demander à notre Père commun de nous aider à conquérir un avenir meilleur. »
Nadine, le 9 juin 2007 à Dunkerque