Méditation : mot latin : réflexion profonde (sur un sujet ou) sur soi-même.
Il traduit 2 mots sanskrits :
- dhâranâ : action ou tentative
- dhyâna : quelque chose ‘qui vous tombe dessus’

selon Krishnamurti :
la méditation n’est pas une fixation sur une image ou une idée particulière mais une constante lucidité , une constante compréhension de chaque pensée, de chaque émotion.

Buts de la méditation :

- Eveiller de la conscience, lucidité, compréhension.
- Réduire l’agitation mentale.
- Se rendre plus réceptif aux messages intérieurs, extérieurs, et de l’au-delà
- Arriver plus sereinement face à la mort

Avoir médité c’est avoir vécue une expérience et pas seulement avoir une croyance coupée du corps.
- Les émotions engendrées par la méditation amélioreraient les défenses immunitaires du corps
- Se changer soi-même.

Comme l’égo refusera le changement, l’action se réalisera d’elle même.
Il faudra, quand même, s’engager sur cette voie du changement.
- Atteindre le Soi, supprimer l’égo, atteindre Dieu ; Hindouisme : samâdhi, fusion avec Dieu ; Bouddhisme : le nirvâna, libération, réalisation. (‘bouddha’ = illumination)
- Faire l’expérience de la mort
- Faire l’expérience du vide
C’est quand on a l’impression d’avoir la conscience vide que l’on est parfaitement éveillé.
- Engager une démarche thérapeutique

Une image du mécanisme. L’océan

Les vagues de l’océan : activités conscientes, pensées, émotions, perceptions.
Les courants sous marins, invisibles, imposent leurs volonté, agitent aussi la surface, créent des illusions. C’est l’inconscient.
Le fonds : la conscience universelle, d’où émergent nos mémoires récentes et lointaines, notre pure conscience, Dieu .
Des petites bulles s’échappent du fonds : souvenirs, pensées. Elles remontent en grossissant jusqu’à la surface, la conscience. D’où viennent ces bulles ? Origine de la pensée ?

Méditer, c’est calmer les vagues autant que possible, plonger et replonger, patiemment. Tester plusieurs angles de plongée. Tenter d’atteindre le fonds. Attendre.
On ne médite pas selon notre désir conscient, on peut seulement se mettre en position favorable. (dhâranâ, dhyâna)

Comment ‘ tenter ’ de méditer ?

Les techniques ont des origines très lointaines : hindouisme, bouddhisme (Cashmire / Tibet).

Techniques visant à atteindre (ou attendre) l’état de méditation :

Un outil majeur : La respiration

Utilisez votre respiration non seulement comme une richesse, mais comme quelque chose d’essentiel, de naturel dans cette prise de conscience.
L’expiration pratiquée en toute conscience, lentement, profondément, jusqu’au bout du souffle, peut sans doute vous laisser entrevoir une porte très proche d’un univers inconnu, étranger.
En fin d’expiration, différer l’inspiration quelques secondes , procure une sensation de vide.
Ce vide devient plein, devient vivant, devient la perception du monde

La posture

Dans tous les cas, garder le dos bien droit pour la circulation des énergies.
Energie divine :Chine : le chi ; Japon : le Ki ; le Saint Esprit ; Inde : la shakti.
La kundalini désigne l’énergie divine endormie à la base de la colonne.

Question : S’agit-il de la même énergie que celle utilisée dans les manifestations à effets physiques, dans le tai-chi, et le reiki ?

Le Yoga :

Discipline spirituelle et corporelle d’origine brahmanique (plus haute caste hindoue) : libérer l’esprit des contraintes du corps par la maîtrise de son mouvement, de son rythme et du souffle.
Yoga, sanskrit yug : unir. Dissolution de l’âme individuelle dans l’âme universelle.
Réunion du souffle et de l’esprit

Principe de la méthode : Prendre conscience de l’intérieur de son corps.
Etre à l’intérieur de sa main, de son bras… Respirer dans sa colonne vertébrale.
Respirer. Sentir. Vivre dans la présence. (Etre ici et maintenant).

Le zen :

technique de méditation très stricte ( posture silencieuse et immobile) : origine bouddhique, répandue au Japon au 12ème siècle. Le mot ‘zen’ vient du mot sanskrit ‘dhyâna.
L’acteur contemple sa propre action, sans la dualité sujet/objet.
Un acte simple, celui de marcher, par exemple, permet de favoriser cette démarche intérieure.
Portons notre attention sur notre respiration, sur ‘l’expir ‘et sur ‘l’inspir’ .
On porte notre attention sur quelque chose qui fonctionne tout seul, naturellement, qui n’a pas besoin de pensée, ni de raisonnement, ni d’aucun savoir.
Par le fait de sentir ce paisible va et vient du souffle, ma vie intérieure change.
Je deviens calme, tout à fait calme, tout devient silencieux.
L’expérience du Soi n’est plus ici l’objet d’une spéculation intellectuelle mais c’est une expérience des plus profondes.

=> Montaigne : Si l’esprit dérape , c’est à cause de l’esprit lui-même , dès lors qu’il cesse de se laisser guider par le corps.

Le verbe est porteur d’une puissance considérable. Les formules consacrées, répétées suffisamment finissent par imprégner le mental et chassent les idées parasites.

- La prière. (une formule) mot latin : acte religieux par lequel on s’adresse à Dieu. Elévation spirituelle.
Effets de la répétition, chapelet de prières. Cinq prières quotidiennes et physiques pour l’islamiste.

- Les mantras.

‘’corps sonore de Dieu’’.
Mantras inertes et mantras conscients (donnés par le guru). Ils ont une vie propre. Leur force est importante. Ex les ‘Om’ sacrés (bouddhiste et hindou).

- La grâce, ou la shaktipat :

un Saint ou un Guru / siddha, (Ashram) nous transmet l’étincelle

Méditation et psychanalyse:



Freud rejoint la tradition indienne :

l’homme vit dans l’illusion, il ne voit pas les choses telles qu’elles sont. Il est aveuglé par des forces dont il n’est pas conscient et qui dirigent sa vie.
Ces forces sont ses propres émotions conditionnées par le passé.
Se rendre libre c’est se libérer de l’illusion.(mâyâ)

Points communs des deux démarches :

- recherche de changement non avoué. On prétexte un mal de dos, dépression, on est en recherche
- il faut se référer à un autre : le psy , le guru, le maître, le professeur.
- La transformation suppose un travail personnel.
- La transformation ne se construit pas consciemment mais elle se constate.
- Toute aspiration grandiose revient à considérer des points minuscules : raconter un rêve, crispation d’un doigt.
- Par contre chaque petit fait , lapsus, silence en psychanalyse, crispation d’un membre ou sensation en yoga, peut ouvrit une avancée significative.

La psychanalyse.

Elle n’a qu’un but apparemment assez modeste : mieux vivre au quotidien.
Elle utilise la remontée des émotions à un niveau conscient et leur expression verbale. Ici on ne cherche pas le calme ! On a enfoui ce qui était douloureux et cette remontée est souvent douloureuse.
Le principe thérapeutique : Lorsque la conscience de veille (conscient) intègre un évènement caché dans l’inconscient, celui-ci perd toute sa force de conditionnement et de contrainte.
On se libère des douleurs lorsqu’on les a exprimées.

La méditation, elle, vise à atteindre un niveau supérieur de conscience.
Contrairement à la psychanalyse, il lui faut un mental calme et non perturbé par des pensées ou des émotions diverses.
Ce calme peut-être obtenu par la concentration sur un être (contemplation), sur une forme ( visualisation), par le chant d’un mantra, la récitation d’une prière. (Le résultat n’est pas garanti. Les contenus mentaux que l’on a évacués pour trouver le calme peuvent n’être que refoulés momentanément dans l’inconscient.)
Malgré cette opposition sur la nécessité d’avoir ou non un mental calme, ces deux techniques se rejoignent quant aux résultats thérapeutiques. En effet, les techniques de méditation, tel le yoga, dans lesquelles on développe, vec un mental calme, l’attention sur le développement des sensations dans le corps, constituent elles aussi un mécanisme thérapeutique.
Le fait de se mettre en rapport direct avec le corps ouvre les portes de l’inconscient.

Ce principe de remontée des contenus inconscients pour s’en libérer remonte à l’époque de Gautama le Bouddha (600 ans av JC)

En conclusion :

Message reçu par Mauricette Dekoninck (Association Résonance Dunkerque) le 13 octobre 2006 :

"Continuez à prier, à méditer, élargissez de votre cœur le champ de votre amour au delà de votre noyau familial ; c’est comme cela que vous parviendrez à éveiller votre conscience."


Domiminique, le 10 novembre 2006